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Réflexions

 

Il ne s'agit ici que de quelques réflexions personnelles qui n'engagent que moi, je ne me pose nullement en exégète de l'oeuvre de Vicomte.

 

Si j'ai créé ce site, il est je suppose inutile de préciser que j'ai beaucoup aimé le dernier album de Vicomte.
Comme il n'a pas eu une production d'albums énorme, je suis comme la majorité, je l'ai découvert avec "Balade au bout du monde" sur un scénario de Makyo il y a quelques années déjà.
Je ne l'ai en fait découvert qu'au dernier tome vu que j'avais confondu (!) avec une autre série (honte sur moi et je ne dirai pas laquelle) et ce n'est qu'à la parution de "La Pierre de Folie" que je me suis rendu compte de mon erreur et suite aussi aux nombreux témoignages d'amis qui ne me comprenaient pas...
Tout ceci pour en arriver au fait que j'ai pu découvrir Vicomte "d'un coup", ayant lu les 4 albums d'une traite, et ai pu donc constater immédiatement l'évolution de son dessin (long préambule...).

 

En effet, si vous vous rappelez, voici deux cases du début du premier tome de la Balade... (1982) ...et voici un dessin fait pour Sasmira (1997)
Balade Bertille

 

Il est, je pense, superflu d'insister sur la différence, Vicomte atteint aujourd'hui un niveau de qualité de dessin époustouflant et l'évolution de ce dessin, même si elle a mis une quinzaine d'années pour y arriver, est absolument remarquable, son talent est en pleine maturité.

 

L'évolution du style semi-humoristique du dessin de Vicomte à ses débuts est assez similaire à celle qu'on a pu observer chez Régis Loisel pour "La Quête de l'Oiseau du Temps" (du moins dans sa prépublication)...

 

 

©Dargaud

Pelisse 1         Pelisse 2

 

...ou chez Frank Le Gall avec "Théodore Poussin".

   Theo 1               Theo 2        © Dupuis

 

Néanmoins, chez ces trois auteurs, le style adopté par la suite semble plus adéquat vu la gravité de certains sujets traités, le style humoristique aurait été quelque peu déplacé.

Une autre surprise est venue du scénario. La Balade étant scénarisée donc par Makyo, je ne savais rien du talent de Vicomte en tant que scénariste mais je suis actuellement convaincu qu'il n'a besoin de personne pour raconter une histoire, le scénario intrigant de Sasmira parlant par lui-même. Ma plus grande surprise à ce niveau fut que l'histoire me rappelait un film très apprécié également (voir Thème) mais sans aucune forme de plagiat, simplement une façon différente d'exploiter une idée de base similaire.

Le peu de référence dont nous disposons vu le volume des travaux de Vicomte nous empêche de distinguer une tendance quant à l'évolution de ce scénario. On semble se diriger vers une issue de type fantastique (la pyramide, l'orichalque, le voyage dans le temps) mais la lutte des sentiments semble déjà présente (Sasmira opposée à Bertille) ainsi que cet univers sombre de caves, souterrains et autres lieux inconfortables, univers déjà traversé dans la Balade. On peut d'ailleurs trouver d'autres similitudes entre les deux oeuvres mais le but n'est pas ici de comparer : on peut imaginer que Vicomte apprécie ce genre de décor, de situation ou de personnage, l'important étant de renouveler l'usage qu'il en fait. Les thèmes abordés sont évoqués ailleurs mais le mélange romantisme-fantastique sans l'aspect science-fiction, est assez nouveau sous cette forme, de même que les histoires parallèles à notre époque et au début du siècle. On ne peut vraiment pas prévoir leurs évolutions. L'idéal est que cela reste cohérent et ne cède pas à la facilité, la déception d'une fin ratée serait trop forte.

 

Sasmira (�tude) Enfin, anecdote, il ne fait plus aucun doute maintenant que Vicomte semble fasciné par les femmes brunes (très peu de blondes chez Vicomte...), il ne s'agit là que d'une parenthèse mais une analyse pertinente a été faite par un admirateur dans le livret cité précédemment ("A la recherche de la jeune femme brune").

 

Je pense que le succès de Sasmira vient d'abord du fait que Vicomte se fait rare, ensuite qu'il a quand même marqué une génération de lecteurs et enfin qu'il semble revenu avec un talent et un sujet qui place la barre très haut d'entrée. Si on y ajoute la qualité de la mise en couleur (même si parfois un peu trop sombre ou un peu trop contrastée), la présentation de l'album et l'incertitude quant à la suite du déroulement de l'histoire, il est tout à fait normal que ce soit devenu un succès de librairie.

Et pour cette fameuse suite, on en est réduit à ne pouvoir faire que des hypothèses :

Voyage temporel depuis l'antiquité ?
Pyramide = ancienne Egypte ?
Survie d'un personnage jadis important grâce à cette armure d'orichalque ?
Orichalque = Atlantide ?
Sasmira = Antinéa ?

Quoi qu'il en soit, la grande histoire d'amour entre Stan et Sasmira semble inévitable...mais qui s'en plaindrait.

 

L'album est superbe, le scénario ouvert et déjà passionnant, le seul inconvénient vient en fait de l'attente entre deux albums mais l'esprit  perfectionniste de Vicomte ne pouvant supporter la médiocrité d'une histoire bâclee, attendons patiemment, la surprise sera sûrement bonne et proportionnelle à notre attente.

Entretemps, on a pu découvrir une planche du second album en avant-première dans la revue Sapristi et l'inquiétude n'est plus de mise, la qualité semble toujours à son plus haut niveau. A voir aussi les avant-premières se trouvant sure le site des Humanos.

 

Marc Guislain

 

 

 

 

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